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Corps cadeau
Cadeau corps
Sans emballage
En chair rose
Silence des mots
Ils sont avortés
Peine réduite
Ouverture
À l'abandon
Renoncement à demande
Mystère de cette acceptation
Immersion dans la chair
Sans calcul
Flottement
N'être que corps
Détente
Transcendance du poids des aspirations
Prendre sur soi
Passage au pour toi
Et en jouir
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Sérénade
Le bonheur d'un homme
Est au fond de mon être
Le vulnérable en sa chair
Le vénérable
Le vénéré
Étrange confusion
Se sentir entière parce que niée
Dans ma différence
Plus rien à défendre
Effacée
Confondue avec son désir
Rejointe en un lieu
Inconnu d'abandon
De confiance aux frontières
De l’entièreté de n'être plus
Qu'enveloppe conforme
Chaleureuse non timbrée.
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De l'eau qui se termine au bout de la chaussette
L'autre chaussette est posée sur le lit à deux places
À quatre pieds endormis
Côte à côte ou l'un contre l'autre
Ou l'un sur l'autre.
Asseoir le souffle du dormeur sur la taie d'oreiller neuve
Qui vient de Chine via Hong Kong.
L'autre taie d'oreiller
Porte des fleurs rouges avec pistils jaunesLes draps voulaient être propres .
Ils sont partis à la machine à laver le linge
En programme coton 40 degrés essorage 800 tours minutes.
Toutes les humeurs se sont dissoutes dans l'eau savonneuse
A la lavande de la Drôme Provençale.
Les draps ont quitté la machine à les rendre propre pour l'étendage
A 10 barreaux blancs collés au plafond de la salle de bain
Aux carreaux rouges vermillon rappel du feu
couleur sable mélangé du désert avec palmiers
Ils sèchent en silence
Immobiles dans l'air tiède du plafond.
Demain les draps seront secs et ne sentiront pas le grand-air !
Ils attendront leur tour
Pour à nouveau faire du service
D’accueil des quatre pieds
Côte à côte ou l'un contre l'autre
Ou l'un sur l'autre.
L'eau reviendra au sommet
De l'Everest pour repartir rejoindre la chaussette émue
De ce retour.
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Salle d'attente
Intérieur d'un volcan
Ruisseau de feu
Ma voix dans ma bouche
Sensation de chute
Tanguer sans cesse
Deux énormes vagues
Nul autre mot pour nommer cela
Un cri
Trop chaude
À peine regarder
Coup d’œil oblique
Paires de mains
Étrange
Voix familière
Appel
Cesse le lieu
D'attente
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Ce matin tombée du lit
Entortillée dans les heures absentes
Au cauchemar d'aller vers une demande
Financière de soutien au logement
Pour l'autre et en même temps pour moi
Je me suis allée à travers le ciel de l'espoir
Respirant l'air bleu et les pigeons agités.
Suivant les rails du tram bordés de gazon
Évitant des corps de dominants
Montant les escaliers du château de l'assistance sociale
Je me suis alignée sans chercher à comprendre pour faire queue efficace
Par rapport à l'attente.
Des amers m'entouraient de toutes sortes
Des français fuyant Alger d’à côté pour un quartier résidentiel,
Des étrangers évoquant mariage avec une femme autochtone
Un policier pour contenir à chaque arrivée du tram des personnes
En demande.
Beaucoup de silence pour les 25 à 50 personnes présentes.
Alignées seules !
Éteignez vos téléphones, n'encombrez pas le hall
Répondez à l'appel.
Un homme a marcher sur une employé qui traversait le hall
L'obligeant à s'écarter pour le laisser passer
Image quotidienne pour les femmes cette violence silencieuse
Sur le trottoir, dans les institutions !
Inutile votre visite. Une heure trente pour entendre
Cette gentille phrase. Prenez-vous y autrement.
Je suis repartie pas la même route passant devant le ministère du travail
Sans drapeau ce jour
Avec le même ciel bleu sans ride ni nuage.
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