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A mon amie Florie Guttin poétesse et peintre
Poussière d'Europe
A coté de l'au-delà
Tu es attentive au grain de sable
Qui courre sur la planche à pain
Et ta figure au minois attentif
S'inonde de bonté de braises.
Courant dans ta déchirure
Tu cloues l'amertume sur le faux plafond
Du château de Chenonceau
Sans cesse tu terrasses l'amour
Qui se débat entre tes bras languides
La cuvette bleue s'endort sur le pas de ta porte
Débordante de violettes parme
Aux cœurs soucieux
Tu cherches une insoutenable épaisseur
Qui épargnera ta fuite devant la rose des sables
Figée depuis si longtemps dans les dunes
que tu cherches à réanimer
En soufflant des courants d'air
Chauffés à blanc. Ainsi passe le temps
Tu t'enfonces en souterrain neigeux
Et barrière de dégel active
Craignant de gagner trop vite la réconciliation
De tous tes fantômes.
Lentement s'ouvre une épaisseur des dires
Une seconde féminité de fer
Servante d'un devenir sublime
Repassé en boucle jusqu'au lemniscate
De la joie amoureuse permanente
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JE VOUS ASSIMILE SANS MÉTHODE EN TOUT TEMPS
MES POÈTES PRÉFÉRÉS
JE BOIS VOS IMAGES ET VOS MAROTTES
JE ME NOIE DANS VOS IMAGINAIRES
ET DANS CETTE ALCHIMIE DU MÉLANGE DES MOTS DONNANT UN UNIQUE GENRE DE POÈME.
AUTANT NOUS SOMMES DE LA MÊME ESPÈCE
AUTANT NOUS NE SERONT JAMAIS D'IDENTIQUES DÉLIRANTS
RECONSTRUISANT LE MONDE
À TRAVERS NOTRE PÊCHE À LA LIGNE.
TANT NOS ANIMAUX FÉTICHES
JE N'EN N'AI A PAS À PART LA BALEINE
MES FLEURS NARCISSE ET MYOSOTIS
MES COULEURS BLEUS ET PARFOIS LE JAUNE
D'IMAGE EN IMAGE JE CROIS APPRENDRE À MARCHER
J'AI UN AN ET PEU DE DENTS DE LAIT;
JE PIÉTINE D'IMPATIENCE
DANS L'HERBE DU VIGNEAU AU BORD DU CANAL
J'ATTENDS DE GRANDIR TANT JE M'ENNUIE
LE TRÈFLE ET LE PISSENLIT ME REGARDENT
QUAND JE LES ARRACHE À LEUR PIED DE VIE
MA TÊTE ENFOUIS SOUS SA JUPE QUAND UN ÉTRANGER APPROCHE.
QUE C'EST LONG L'ENFANCE;
LA POÉSIE IMITE LES PREMIERS PAS DANS LA VIE
D'UNE ADOLESCENTE INCERTAINE COMME LA BOMBE ATOMIQUE
PUIS-JE AI-JE LA PERMISSION
QUE DOIS-JE ET NE DOIS-JE PAS FAIRE
AH LES ODEURS FORTES DU MATIN DE MA MÈRE
QUAND ELLE SE LEVAIT DU LIT CONJUGAL
SE GRATTANT L'ENTRE-JAMBE.SILENCIEUSE SANS MOT FROIDE
JE RETROUVE LE PÉNITENTIAIRE DE TOUTES LES INTERDICTIONS
NE FAIS PAS NE DIS PAS FAIS AINSI OBÉIS
LE PORC VA TE MANGER
C'EST TERRIBLE DE ME RAPPELER
LES JEUX DE PIOU PIOU LE ROSE PEAU AMUSANT MON PÈRE.
J'ÉTAIS SA PARTENAIRE.
POURQUOI ÉTAI JE SI PROCHE DE CET ANIMAL
QUE CHERCHAIT IL SOUS MA JUPETTE AVEC SON GROIN?
MON PÈRE SE RÉGALAIT DE LA SCENE, AU NOM DE QUOI?
JE HAIS MON PÈRE QUI M'A TANT AIMÉ COMME
LE PÈRE DE GAROUSTE QU'IL HAISSAIT
L'A TANT AIMÉ.
AIMÉE PAR UN PORC, AIMÉ PAR UN PÈRE
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE?
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Tu es partie
Tu es toujours là pourtant
Que faire avec ce jeux de miroirs andalous
Ciselés en bois de rose t'offrant un supplément de vie dans ma vie?
Les chrysanthèmes refleurissent chaque automne
Tu renais en permanence dans mon souvenir d'églantine
Une ronde de figurines dansent sur la page blanche.
Elles sont habillées de la couleur de la mort: bleues!
Chacal pernicieux qui pénètre dans les demeures
Emportant ses proies en silence invisible courant d'air
Les fleurs saignent sur ta poitrine rompue par ta chute.
Tes mains croisées au nom du Christ se refusent à mon toucher.
Je reprends goût à la tiédeur du café
A la Chartreuse de nos montagnes.
Chaque morceau de ton passage
Évoque un instant de ta vie
Une survivance.
Remue-ménage sans poussière
Seulement des larmes en cristal vibrantes couronnes mortuaires
A jamais cette clarinette endormie au creux de ta hanche
Inondant de parfums ta pièce celle ou tu as vécu enfant
Dans laquelle je demeure encore
En toute éternité.
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Le peul est venu
Il a un nom passe-partout
Il chante les yeux fermés
Il s'accompagne de sa guitare
Il chante le mal de vivre
Il émeut les cœurs
Les âmes entrent en collision
Certain dirait en communionLe peul a quitté sa mère qui ne le comprend pas
Son père a plusieurs femmes. Il est le fils de sa mère surtout.
Elle ne veut pas qu'il fasse la cuisine.
Elle lui a donné un bien immobilier qu'il refuse.Le peul est reparti
Il s'appelle Aziz
Il a des yeux incandescent et une lassitude infini
Des amours avec les blanches
Oui il en a eu.
Elles se sont terminées comme elles avaient commencées.
Brutalement sans explication.
Non il ne boit jamais ni ne mange de la viande de porc.
Troubadour sans espoir, incantateur divin des nuages en poudre
De passage en accent circonflexe, regrette de ne pas avoir de descendance
Poursuit son chemin d'épines en fervant serviteur de la cause humaine.
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Jouer à l'amour entre-parenthèse
Se pencher à la fenêtre de l'impossible lendemain
Tout se quitte en perle l'une après l'autre enfilée
Marcher l'un vers l'autre éblouit par le jaune du soleil
A taton les bras lancés en avant épées sans lame
Les mains suspendues comme des encensoirs
Le corridor de la mort est certainement blanc
Il avance en souriant sur le brancard des blessures qui suppurent
Figure blafarde aux yeux souriants quand la falaise s'éffondre
Ensevelisant tout souvenir en accordéon de tango argentin
L'estomac se pend à la poutre d'Essenine.
Plus d'encre pour noicir l'avenir.
Dehors le saltimbanque joue solitaire oublié
Mon ame assassinée sur le buché de la purification
Se lamente au son de la clarinette des disparus klezmers.
Un mélange sur portée en clé de sol et courant d'air en zigzag
S'élève du choeur de la synagogue saignante des noms des assassinés
Le chant impossible à tenir dans cette commémoration permantes des gazés graves.
Sortir du poulailler des oeufs jamais pondus
En vivant sans défense le chaque jour du roman de l'amour.
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